Les différents casiers judiciaires : B1, B2 et B3 - Guide juridique complet
Le casier judiciaire constitue la mémoire officielle des condamnations pénales d'un individu en France. Organisé en trois bulletins distincts (B1, B2 et B3).
Le casier judiciaire constitue la mémoire officielle des condamnations pénales d'un individu en France. Organisé en trois bulletins distincts (B1, B2 et B3).
Le casier judiciaire constitue la mémoire officielle des condamnations pénales d'un individu en France. Organisé en trois bulletins distincts (B1, B2 et B3), chacun répondant à des finalités spécifiques et accessibles à différentes autorités, ce système complexe peut avoir un impact considérable sur la vie professionnelle et personnelle. Régi par les articles 768 à 781 du Code de procédure pénale, le casier judiciaire national est placé sous l'autorité du Ministère de la Justice. Comprendre les spécificités de chaque bulletin, leur contenu, leur accessibilité et les possibilités d'effacement est essentiel pour toute personne souhaitant maîtriser sa situation pénale et préserver ses droits dans un contexte professionnel ou administratif.
Le casier judiciaire est un fichier informatisé qui recense l'ensemble des condamnations pénales prononcées à l'encontre d'une personne. Sa base légale se trouve principalement dans les articles 768 à 781 du Code de procédure pénale, ainsi que dans le décret n°2019-966 du 18 septembre 2019.
Contrairement à d'autres fichiers de police comme le TAJ (Traitement des Antécédents Judiciaires), le casier judiciaire ne contient que des décisions de justice définitives et ne mentionne ni les enquêtes en cours, ni les classements sans suite, ni les non-lieux. Il s'agit donc d'un outil juridique officiel qui garantit une certaine sécurité juridique puisqu'il ne répertorie que des condamnations ayant acquis un caractère définitif.
Le casier judiciaire national est organisé en trois extraits différents, communément appelés "bulletins" et numérotés de 1 à 3 :
Cette organisation en trois niveaux permet de concilier deux impératifs parfois contradictoires : d'une part, la nécessité pour la justice de connaître l'intégralité des antécédents judiciaires d'une personne et, d'autre part, le droit à la réinsertion qui implique une certaine confidentialité des condamnations passées.
Le bulletin n°1 constitue la version la plus complète du casier judiciaire. Y figurent notamment :
En pratique, le B1 est la mémoire judiciaire intégrale d'un individu, répertoriant l'ensemble de son parcours pénal.
L'accès au bulletin n°1 est strictement limité aux autorités judiciaires, conformément à l'article 774 du Code de procédure pénale. Peuvent donc le consulter :
Cette restriction d'accès est justifiée par le caractère exhaustif des informations contenues dans ce bulletin et par le principe de confidentialité des données personnelles sensibles.
Les informations inscrites au bulletin n°1 sont généralement conservées jusqu'au décès de la personne concernée ou jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge de 100 ans. Toutefois, certaines mentions peuvent être effacées plus tôt :
Il est important de noter que même si une condamnation n'apparaît plus sur les bulletins n°2 et n°3, elle demeure généralement visible sur le bulletin n°1.
Le bulletin n°2 présente un contenu plus restreint que le B1. Y sont mentionnées :
En revanche, sont expressément exclus du B2, conformément à l'article 775 du Code de procédure pénale :
Ces exclusions visent à faciliter la réinsertion professionnelle des personnes concernées, particulièrement lorsqu'elles ont pu démontrer leur volonté de réintégration sociale.
Le bulletin n°2 est accessible à un cercle restreint d'administrations et d'autorités, notamment :
Cette consultation ne peut intervenir que dans des cas précis, prévus par la loi, généralement dans le cadre d'un recrutement ou d'une inscription à certaines professions réglementées.
Un bulletin n°2 comportant des mentions peut avoir des conséquences professionnelles significatives :
Ces restrictions professionnelles justifient pleinement l'intérêt d'une démarche d'effacement des mentions au B2, particulièrement dans une optique de réinsertion professionnelle.
Le bulletin n°3 est la version la plus allégée du casier judiciaire. Conformément à l'article 777 du Code de procédure pénale, seules y sont inscrites :
Toutes les autres condamnations (amendes, peines avec sursis inférieures à deux ans, etc.) n'y figurent pas, ce qui répond à une volonté de favoriser la réinsertion sociale tout en informant les tiers des condamnations les plus graves.
Le bulletin n°3 est le seul extrait du casier judiciaire que peut obtenir un particulier concernant sa propre situation. Pour l'obtenir, deux moyens sont possibles :
1. Demande en ligne :
2. Demande par courrier postal :
Il est important de noter que nul ne peut obtenir le bulletin n°3 d'un tiers, sauf décision de justice spécifique.
Le bulletin n°3 est fréquemment demandé dans plusieurs situations de la vie courante :
Si le B3 est vierge, la mention "NÉANT" y est apposée, ce qui signifie qu'aucune condamnation suffisamment grave pour y figurer n'a été prononcée à l'encontre de la personne concernée.
Certaines mentions sont automatiquement effacées du casier judiciaire après un certain délai :
Par ailleurs, la réhabilitation légale intervient automatiquement après un délai de :
Ces délais courent à compter de l'exécution de la peine ou de sa prescription.
Lorsque l'effacement automatique n'est pas possible ou que les délais sont trop longs, une demande de réhabilitation judiciaire peut être introduite en vertu des articles 782 à 783 du Code de procédure pénale :
Cette procédure, relativement complexe, nécessite généralement l'assistance d'un avocat spécialisé pour optimiser les chances de succès.
La procédure d'exclusion-B2 permet de demander que certaines condamnations ne figurent plus sur le bulletin n°2, sans pour autant être effacées du bulletin n°1. Cette procédure, prévue par l'article 775-1 du Code de procédure pénale, est particulièrement utile dans un contexte professionnel.
La demande doit être adressée :
Le requérant doit démontrer sa réinsertion sociale et professionnelle, ainsi que le préjudice que lui cause la mention au B2. La décision est généralement rendue dans un délai de 2 à 3 mois.
Les personnes morales (sociétés, associations, etc.) disposent également d'un casier judiciaire qui fonctionne selon des règles similaires à celui des personnes physiques. Y sont inscrites :
Ce casier est particulièrement scruté lors des procédures de marchés publics, d'appels d'offres ou d'opérations de fusion-acquisition.
Il est important de distinguer le casier judiciaire du "droit à l'oubli numérique" :
Une condamnation effacée du casier judiciaire peut toujours apparaître dans des articles de presse ou sur des sites internet. Des démarches spécifiques, fondées sur le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), peuvent alors être nécessaires pour obtenir la désindexation ou la suppression de ces informations.
Le Code du travail encadre strictement l'utilisation du casier judiciaire dans le cadre professionnel :
Il est recommandé aux personnes ayant des mentions au casier de s'informer précisément sur les exigences légales relatives au poste convoité avant d'entamer une démarche de candidature.
Un employeur privé peut demander la production du bulletin n°3 uniquement dans les cas suivants :
En dehors de ces cas, la demande systématique du B3 peut être considérée comme abusive et disproportionnée au regard du droit du travail. Le candidat peut légitimement refuser de le fournir et saisir l'Inspection du travail ou les juridictions compétentes en cas de discrimination.
Ces trois notions juridiques ont des effets distincts sur le casier judiciaire :
Seuls l'effacement et l'amnistie ont donc un impact direct sur le contenu du casier judiciaire, tandis que la grâce n'affecte que l'exécution de la peine.
Avant d'entamer des démarches professionnelles sensibles, il est recommandé de :
Cette démarche proactive permet d'éviter les mauvaises surprises et de préparer au mieux une stratégie d'explication si certaines mentions devaient être portées à la connaissance d'un futur employeur.
La compréhension et la gestion de votre casier judiciaire peuvent s'avérer complexes et nécessitent une expertise juridique approfondie, particulièrement lorsqu'il s'agit d'entamer des procédures d'effacement ou d'exclusion-B2. Les avocats spécialisés du cabinet "Efface ton casier", tous inscrits au barreau de Paris et experts en droit pénal, vous accompagnent dans l'analyse de votre situation et la mise en œuvre des démarches appropriées. Notre équipe, forte d'une expérience ayant permis l'effacement de plus de 650 casiers, vous propose un service personnalisé et confidentiel. Pour évaluer gratuitement votre éligibilité à l'effacement de votre casier judiciaire B1, B2 ou du TAJ, nous vous invitons à utiliser notre simulateur en ligne ou à prendre directement rendez-vous avec l'un de nos avocats qui étudiera votre situation particulière.